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Le Roc des alpes – Rando All Montain.
Olivier et moi (Pascal) arrivons à La Clusaz vers 8h30 du matin, un peu surpris de ne pas trouver de bouchons et encore plus de trouver aussi facilement de la place dans un parking couvert gratuit. Ce n’est pas parce qu’il n’y a personne : mais parce que les infrastructures de la station d’hiver sont largement dimensionnées pour accueillir ce type de manifestation.
Le fléchage nous amène très rapidement au village du ROC et il ne nous faudra que quelques minutes pour retirer nos plaques.
Nous nous présentons au départ bien en avance et profitons depuis le télésiège de la vue magnifique sur les sommets environnants dont certains sont encore bien enneigés : face à nous La Grande Balmaz (2616 m), sur notre droite La Pointe de Merdassier (2313 m), à gauche La Tête du Danay (1731 m) et dans notre dos La Montagne de Vaunessin (1741 m).
Au mégaphone juste avant le départ on distingue : « … 300 mètres … épingle, ça monte, … très mouillé… »… oui, il a bien dit « très mouillé »… Un rictus nerveux se dessine sur les visages, car d’où que l’on vienne, depuis le début de l’année c’est l’espoir de faire une épreuve sèche qui nous fait encore pédaler…
C’est parti, et je décrypte alors ce qui a été dit : 300 de faux plat, une épingle où ça bouchonne puis une courte et appréciable ascension (1,1 km à 10 % de moyenne) qui rappelle à de nombreux participants que nous sommes à la montagne et qu’il fait très chaud. Puis nous entrons dans la forêt et je peux immédiatement savourer tout ce qu’implique le terme « mouillé ». La boue ici colle autant que chez nous, mais c’est les racines et le dévers qui rendent ce single très technique, du coup il faut slalomer entre les pousses-vtt pour avancer. Je tiens d’ailleurs à m’excuser auprès du concurrent auquel j’ai rayé le mollet avec ma pédale… sorry.
3,920 km… grand crac, je stoppe immédiatement et contemple : les deux chapes du dérailleur sont brisées, les 2 galets sont pliés la chaine enroulée autour de la cassette… j’hésite à balancer le vélo dans le ravin ou à m’y jeter moi-même… alors je m’assieds pendant un quart d’heure histoire de voir si je vais encaisser, je réponds « oui » aux 100 mecs qui me passent dans le dos en me demandant si ça va… dur de reste zen… 600 km de voiture pour faire 4 km de VTT…
Puis Olivier arrive et il me pose LA question qui va tout changer : « tu veux rentrer ? »… réaction d’orgueil immédiate : « ça va pas, il fait beau, ce serait dommage de ne pas profiter de la journée, je vais le passer en single… »… « euh, t’es sûr ?! »…
Même septique, Olivier m’encourage un coup et repart, je monte en single, le premier essai tiendra 2 mètres avant de recasser. Je réussi un montage qui fonctionne avec une chaine tendu comme la ficelle d’un string, mais ça à l’air de tenir…
C’est reparti tant bien que mal, sur notre droite les sommets défilent : le sommet Pelouse, Tardevant, et sur la gauche les villages : Le Fernuy, La Cluiseraz, Le Lormay, après 8.5 km le premier ravito. Je retrouve Olivier qui attend depuis 1 bonne heure.
Toutes proportions gardées, le profil est en fin de compte relativement « plat », il se promène entre 1350 m et 1500 m, je n’ai pas l’impression d’être en montagne. Par certains singles sont techniques et très amusants. Toutes les montées sont faisables à VTT, il y a des montées bien plus raides sur Besançon ou sur le Massif de la Serre. Et heureusement car tandis que la plupart montent en 22 x 36, je dois me taper mon unique braquet en 28 x 32.
Il faut attendre le 15ème km pour enfin avoir une descente digne de ce nom (450 m en 3.5 km) qui descend sur le Grand Bornand. Nous y prendrons des cabines qui nous remonterons à 1450 m pour prendre le Chemin dit de la Côte pendant 2 km, puis une alternance de superbes singles à profils descendants et… immense déception : des descentes sur route… , pire : au milieu de 2 descentes sur route, la montée impossible du parcours, tout le monde pousse sans exception, c’est plein de dalle en pierre , c’est sec, très raide et c’est large pour passer à 2 ou 3, on est nombreux à se dire que ça aurait été la plus belle descente du parcours, mais là on la monte… en poussant… ça craint un peu.
Alors que nous sommes arrêtés à nouveau pour réparer ma chaine qui a cassée pour la 4ème fois, un mec arrive à notre hauteur en parlant fort et nous interpelle jovialement : Hervé (rvtt-25). Il a déjà 77 km dans les jambes, se dit usé mais arbore toujours ce sourire qui le caractérise. Il ne lui en reste que 5 à faire, nous n’en n’avons fait 31 sur les 54 ! Il veut en finir et après quelque échange nous abandonne là…
Plusieurs éléments combinés vont faire que nous allons écourter l’aventure : premièrement le parcours est devenu franchement moins intéressant : trop de route, deuxièmement, ma chaine vrillée et pleine de points durs ne veux plus rester sur son pignon et nous oblige à nous arrêter tous les 500 mètres, et je n’ai plus de maillons de rechange, troisièmement, le parcours repasse par La Clusaz, réelle incitation à l’abandon, ce que beaucoup de participant font d’ailleurs, mais … notre ami Hervé qui a trouvé les mots justes en nous faisant miroité une bonne bière bien fraiche… rien que l’idée de l’imaginer seul à en profiter est devenu insupportable….
Nous nous sommes donc arrêté contraint et forcé après 36 km et 1350 m de dénivelé positif, 1800 de négatif.
La Yéti (bière blonde de Savoie) et autres crus furent savourés comme il se doit, la fondue et la reblochonnade dégustées à volonté, nous avons pu faire plus ample connaissance et avons passé une excellente soirée…
(Résumé écrit par Pascal)
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