Mercredi 7 août, cinquième jour du raid. On n’a pas autant d’énergie que le premier jour. Qui plus est, il y a eu de l’orage toute la nuit. Le sol est trempé : nous attendons que la pluie se calme pour prendre le départ. Les travaux d’aménagements des pistes nous obligent à remonter jusqu’au Morond pour emprunter le sentier qui longe les falaises du Mont d’Or. Par moment, nous apercevons les Alpes lorsque les nuages le permettent. Les racines et les cailloux sont glissants, nous adaptons donc notre itinéraire pour prévenir les chutes : nous privilégions les chemins blancs pour avancer le plus rapidement possible. Nous voilà maintenant isolés au fond de la forêt entre le Mont d’Or et Mouthe. Lorsque nous replongeons sur la Suisse pour rejoindre le lac de Joux, la pluie se remet à tomber. Nous espérons mais sommes obligés finalement d’enfiler les vêtements de pluies. Après plusieurs kilomètres de descentes rapides sur une petite route forestière, nous atteignons le lac de Joux complètement trempés. Nous décidons donc de s’arrêter dans un café pour prendre une boisson chaude accompagnée des sandwichs. Après quelques dizaines de minutes, le temps au dessus du lac se dégage, il est temps pour nous de reprendre la route. Depuis le Pont, nous montons sur le col de Pétra-Félix : de fines gouttes de pluie se remettent à tomber. Nous continuons un moment sur la route, puis juste avant le col du Mollendruz, nous grimpons direction le Mont-Tendre. Les ennuis mécaniques commencent : plus de roue libre, je suis obligé de pédaler en tout temps. La pluie s’intensifie, le vent se lève, la température chute. Nous nous arrêtons pour essayer de réparer comme nous pouvons cette roue. Pas de clé pour démonter la cassette qui ne veut pas tourner. Une seule solution : taper deux, trois fois dessus et prier ! Eh bien, la cassette retourne de nouveau : miracle ! On remonte et on repart, pas le choix. Il faut juste espérer que ça tienne jusqu’à ce soir. Un long chemin blanc à profil montant nous conduit au pied du Mont Tendre qui culmine à 1679 mètres. Il ne fait plus que 9° degré, nous sommes trempés, nos doigts sont glacés. Nous traversons les champs puis nous nous réfugions dans l’abri du Grand Cunay pour nous réchauffer et manger un peu. Encore quelques kilomètres à parcourir et on arrive après une journée bien humide à l’Hôtel du Marchairuz. 40km avec 1000 mètres de D+. Le temps annoncé pour le lendemain est le même qu’aujourd’hui. Nous décidons d’arrêter cette magnifique semaine de VTT avec au compteur 280 km et plus de 7600 mètres de dénivelé.

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